Rencontre avec The Furies à bord de Farö

Le 03/11/2025 par seine avenue

Né à l’occasion de l’Urban Films Festival et de l’exposition “Urban Photo” présentée au Quai de la Photo, The Furies est un collectif musical éphémère formé par trois figures de la scène parisienne : David Hachour aux machines, Alexandre Destrez aux claviers et Edmundo Carneiro aux percussions. Ensemble, ils explorent un territoire sonore où se croisent jazz rock, funk, hip-hop et musiques électroniques. Inspirés par la street culture et l’héritage cinématographique des années 80, les trois artistes revisitent sept bandes originales cultes dans des versions réinventées, mêlant énergie, tension et liberté.

Nous avons rencontré The Furies pour parler de leur rapport à la navigation, à la créativité et de cette traversée musicale qui relie leur univers à la fois aux rues et aux fleuves.

La navigation ou l’idée du fleuve évoque-t-elle pour vous des souvenirs particuliers liés à votre parcours musical ?


Alex :
Oui, bien sûr ! La péniche Concorde Atlantique… J’y ai été DJ résident pendant une saison (les soirées DelaHouse), un véritable temple de la musique électronique dans les années 2000. Elle ne naviguait pas, mais nous étions tous dans la cale, la ligne d’eau passant juste à hauteur des hublots — effet garanti ! Les pépites de house music nous emmenaient jusqu’au bout de la nuit, et la magie de la scène faisait le reste…

Si vous deviez associer un mot, un son ou une image à la Seine aujourd’hui, lequel choisiriez-vous ?

Le trio : Les Gangs of New York défilant chacun sur leur bateau !

Dans votre parcours, y a-t-il un fleuve, une mer, un voyage sur l’eau qui vous a marqué ?

David : La mer des Caraïbes, sans hésiter. Elle me rappelle mon tout premier DJ set à l’étranger, un moment magique. Nous avions organisé une rave party avec l’instigateur des soirées de Mozinor Nord, à leur apogée. Cette année-là, en Guadeloupe, nous nous étions retrouvés dans un entrepôt militaire abandonné, ravagé par les cyclones, juste en face d’une baie à couper le souffle. Au lever du soleil, on se sentait comme des tortues sortant de l’eau, témoins d’un des plus beaux spectacles que j’aie jamais vus.

Alex : Il se trouve que j’ai vécu sur une péniche, une Freycinet, amarrée au sud de Paris, dans laquelle j’avais installé mon home-studio. Le fleuve, la navigation fluviale… tout cela m’évoque énormément de souvenirs. C’est d’ailleurs durant cette période que j’ai composé tous les thèmes du projet electro-jazz Rive Gauche — plusieurs EPs et un album, Au Tabou, sorti en 2020 — en collaboration avec David à la production et Edmundo aux percussions. J’y ai également écrit mes premiers morceaux de piano solo : la quiétude du lieu et le fil de l’eau m’inspiraient une musique plus introspective et contemplative.

Si votre musique était un bateau sur la Seine, à quel quai accosterait-elle ? Plutôt rive gauche ou rive droite ?

Le trio : C’est une question délicate, car nous portons plusieurs projets. Rive Gauche est évidemment très…rive gauche, avec son ancrage jazz et son héritage historique. The Furies, en revanche, est plus pop électronique 80’s — définitivement rive droite !

Votre parcours artistique semble fait d’escales : scènes, collaborations, lieux emblématiques. Quelle escale a le plus marqué votre traversée musicale ?

Alex : Pour moi, sans hésitation : le Japon. Une expérience incroyable, hors du temps.

Les concerts en bord de Seine ont souvent une atmosphère particulière, presque cinématographique. Qu’est-ce que la nuit sur l’eau évoque pour vous : liberté, mystère, apaisement ?

Le trio : Certainement la liberté. Dans un cadre comme Paris, qui peut parfois sembler étouffant, les bords de Seine restent une échappatoire magique – un souffle, un espace de respiration et d’imagination.

© crédit photo : Marion Briffod

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L’exposition « Urban photo – 50 ans d’esthétiques urbaines» est à découvrir à Quai de la Photo jusqu’au 18 décembre 2025.

NOTRE ACTUALITÉ

Nous vous invitons à découvrir l’univers singulier de la Seine, où se côtoient les flâneurs occasionnels et les travailleurs du quotidien, où des bateaux de toutes tailles se croisent et se saluent. À l’aune des défis fluviaux contemporains, Seine Avenue mène rénovations et innovations pour adapter son activité. Il s’agit pour nous de participer à un usage durable du fleuve afin de partager davantage la magie de celui-ci.